གཞན་གཅེས་འཛིན་གྱི་ཡོན་ཏན་སྒོ་དུ་མ་ནས་བསམ་པ།

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Réfléchir, sous tous les angles possibles, aux qualités de chérir autrui


Il s'agit de la troisième étape de la méditation de l'égalité puis de l'échange entre soi et autrui བདག་གཞན་མཉམ་བརྗེ། qui permet de réaliser l'esprit d'Eveil བྱང་ཆུབ་ཀྱི་སེམས།.

Selon La Libération suprême entre nos mains ལམ་རིམ་རྣམ་གྲོལ་ལག་བཅངས། :

« D'après Śāntideva ཞི་བ་ལྷ། :
“ Tous les bonheurs du monde
Viennent de souhaiter le bonheur d'autrui. ”
Le Lama Chöpa བླ་མ་མཆོད་པ། affirme également :
“ [Bénissez-moi afin que,] voyant que chérir mes mères et vouloir les mener au bonheur
Est la porte d’où émanent d’infinies qualités,
[Quand bien même ces êtres s’érigeraient contre moi en ennemis,
Je puisse les aimer plus encore que ma vie.] ”
Et de même l’Entraînement de l’esprit བློ་སྦྱོང་། :
“ De tous méditez la grande bienveillance. ”
En effet, les corps des sphères favorables, les possessions, et tous les avantages du cycle des existences proviennent de chérir autrui. Quand on donne du prix à la vie des autres et qu’on évite de les tuer, les résultats à pleine maturité d’avoir rejeté le meurtre sont par exemple des renaissances fortunées et la longévité. Basées sur l’altruisme, la générosité, l’abstention du vol et autres entraînent la richesse, etc.
En résumé, [comme le décrit le Bodhicaryāvatāra སྤྱོད་འཇུག] :
“ À quoi bon de plus longs discours ?
Les êtres immatures recherchent leur seul intérêt,
Le Muni ཐུབ་པ། accomplit le bien d’autrui ;
Observez la différence entre les deux. ” [...]
Le Guide et nous-mêmes sommes à égalité : au départ tous deux nous avons erré dans le saṃsāra འཁོར་བ།, mais le Muni, un jour dans le passé, s’est mis à chérir les autres plus que lui-même et, rejetant toutes les imperfections et parachevant toutes les qualités, il a accompli les deux biens - [de lui-même et d’autrui]. Nous, en revanche, nous n’avons jamais chéri que nous-mêmes depuis des temps sans commencement dans le cycle des existences. Pensant : “ Il me faut le bonheur ”, nous avons eu beau déployé maints efforts, à ce jour nous n’avons rien pu accomplir de valable. Nous n’avons pas même réussi à faire le nécessaire pour ne plus être exposés aux souffrances des renaissances infortunées. Au contraire nous sommes encore et toujours soumis à la souffrance, rien qu’à elle. Si nous avions agi de manière radicalement différente, si de longue date nous nous étions comportés comme le fait le Guide compatissant, nul doute qu’aujourd’hui nos souffrances auraient pris fin, que nous jouirions du bonheur suprême et que nous serions parfaitement à même d’accomplir le bien d’autrui. [...]
Par ailleurs chérir les autres s’avère justifié. Ils sont pour nous semblables à des champs aux excellents fruits ou à des joyaux exauçant les désirs. Sur le plan temporaire, rien que nos aliments ou nos habits proviennent d'autrui. Ces êtres nous ont élevé avec bienveillance lors des existences où ils nous ont servi de mères, et même lorsqu’ils ne tiennent pas ce rôle, nous ne vivons que par l’effet de leur bonté. Le moindre sac de farine d’orge suppose d’inconcevables peines : il y a d’abord eu ceux qui ont labouré, puis ceux qui ont arrosé, ceux qui ont battu le grain, et ainsi de suite. Ce bâtiment où nous nous trouvons nous vient aussi de la bienveillance des êtres : des hommes et des bêtes en grand nombre ont apporté de la terre ; il a fallu élever les murs, travailler le bois, apporter de l’eau, etc. De même en ce qui concerne ce châle monacal : en premier de nombreux moutons ont donné de la laine, après quoi certaines personnes ont tissé et d’autres ont cousu, si bien que maintenant le châle est prêt à l’emploi.
En fait, sur le plan temporaire, l’obtention d’une renaissance disponible et qualifiée et, sur le plan ultime, la réalisation de l’esprit d’Éveil, la mise en œuvre des conduites [de bodhisattva], l’état de Buddha et [les qualités] en deçà procèdent de la bienveillance des êtres. Ils constituent les objets mêmes par rapport auxquels développer la compassion, produire l’esprit d’Éveil, faire preuve de générosité, observer l’éthique, ou cultiver la patience. Aussi toutes [ces qualités] sont-elles dues à la bonté des êtres.
Ainsi qu’il est énoncé dans le Bodhicaryāvatāra :
“ Des êtres imparfaits et des Victorieux
Procède de manière égale la mise en œuvre du Dharma du Bouddha.
Puisqu’il s’impose de vénérer les Victorieux,
Comment à l’égard des êtres pourrait-il ne pas en être de même ? ”
En d’autres termes, l’état de Buddha est obtenu pour moitié grâce à la bienveillance du maître et pour moitié grâce à celle des êtres imparfaits, et c’est bien pour cela que Langri Thangpa གླང་རི་ཐང་པ། s'exclamait :
“ Tous les êtres imparfaits
Surpassent les joyaux exauceurs ;
Déterminé à réaliser le but suprême,
Puissé-je les chérir ardemment. ”
Dans la mesure où chaque être est pour nous comparable à un joyau exauçant les désirs, et nous permettent de réaliser tous nos objectifs, temporaires et ultimes, il est approprié de les chérir. »