ང་རྒྱལ།

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māna

Orgueil, condescendance


Monastère de Key dans le Spiti
A. Orgueil.
Il s'agit de l’un des six facteurs perturbateurs principaux de l’esprit རྩ་ཉོན་དྲུག.
Etymologiquement, le terme tibétain signifie le « je » ང་། victorieux རྒྱལ།.
Geshe Dromtönpa souligne l'un des inconvénients majeurs de cet état d'esprit :
« L'eau des qualités ne s'amoncelle pas sur les sommets de l'orgueil. »
L’Abhidharmasamuccaya མངོན་པ་ཀུན་བཏུས། le décrit ainsi :
« Fondé sur [l’appréhension d’une identité personnelle, ou plus précisément sur] la vue du périssable, il est une haute idée de soi. Sa fonction est de rendre irrespectueux et de procurer un support à l’apparition de souffrances. »
Ainsi l'orgueil prend racine dans une fausse idée de nous-même, appelée « vue du périssable » འཇིག་ལྟ། (s'y reporter pour plus de précisions).
Le Grand Traité des étapes de la voie vers l’Eveil ལམ་རིམ་ཆེན་མོ། précise :
« L'orgueil prend pour objet d'observation des caractéristiques internes ou externes, élevées ou basses, bonnes ou mauvaises, et rend, sur la base de la vue du périssable, l'esprit infatué. Il donne un sentiment de supériorité. »
Le commentaire de Gyältsab Je རྒྱལ་ཚབ་རྗེ། abonde dans le même sens :
« C’est le facteur mental qui, fondé sur la vue du périssable, revêt l’aspect de contentement de soi dès que le mental s’est porté sur une quelconque base donnant une haute idée de soi. Il suscite des ennuis directement ou indirectement. »
On distingue sept formes d’orgueil ང་རྒྱལ་བདུན།.
L’un des antidotes à l’orgueil est la méditation sur ce qui est appelé « la classification des existants » ཁམས་ཀྱི་རབ་དབྱེ།. En effet, en réfléchissant par exemple à l’immensité de l’univers, ou à la complexité du corps humain, on en vient à se rendre compte que l’on connaît peu de choses, ou que l’on n’est pas grand-chose. Les prosternations ཕྱག་འཚལ་བ། aussi sont considérés des remèdes à l'orgueil, ainsi que les difficultés ou l'adversité.
La Libération suprême entre nos mains ལམ་རིམ་རྣམ་གྲོལ་ལག་བཅངས། insiste :
« Il s’agit d’être excessivement content de soi, et ce à propos d’objets bons comme mauvais : le pouvoir que l’on a, les richesses, les connaissances, le sang, la sagesse, l’éthique pure – et jusqu’à la beauté de la voix ou la vigueur physique. Lorsqu’on regarde du sommet d’une haute montagne, tout le reste semble très bas et insignifiant. De même a-t-on l’esprit qui enfle quand on s’estime excellent et qu’on trouve les autres inférieurs. L’orgueil consiste à avoir une très haute opinion de soi. La moindre raison peut suffire pour le faire naître. Comme le disaient les premiers maîtres kadampa :
« Au printemps, la verdure point-elle depuis les monts les plus élevés ou depuis les plus basses vallées ? Constatez par vous-mêmes. »
Ils déclaraient également :
« L’eau des qualités ne peut emplir une outre d’orgueil », ce qui signifie que l’orgueil rend difficile d’acquérir quelque qualité que ce soit.
Même si le maître enseigne le dharma, cela ne peut guère être utile à celui dont l’orgueil est grand. Aussi faut-il briser l’orgueil en recourant à ses antidotes. Cela suppose d’évaluer le nombre de choses que l’on ignore en prenant en considération la classification des éléments, des existants. De temps en temps, il est bien aussi de s’observer de la tête aux pieds de sorte à prendre conscience que l’on ignore énormément de choses à propos des composantes internes et externes des différentes parties de son corps. »
B. Condescendance.
L’une des sept formes d’orgueil ང་རྒྱལ་བདུན།