དལ་བ་བརྒྱད།

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aṣṭa kṣaṇaḥ

Les huit libertés, les huit disponibilités


Il s’agit de huit caractéristiques d’une vie humaine extraordinairement précieuse, disponible et qualifiée དལ་འབྱོར།. Celles-ci sont appelées de disponibilités ou de libertés car elles confèrent l’indépendance par rapport à huit entraves qui empêcheraient de recevoir et de mettre en œuvre l’enseignement :

1-4. Quatre entraves qui ne relèvent pas d’une existence humaine མི་མ་ཡིན་པའི་མི་ཁོངས་པ་བཞི།.
Naître sous forme humaine permet de ce fait même d’éviter de reprendre naissance en tant que :
1. དམྱལ་བ། Etre infernal.
2. ཡི་དྭགས། Esprit avide.
3. དུད་འགྲོ Animal.
4. ལྷ་ཚེ་རིང་པོ། Déité à longue vie.
5-8. Quatre entraves qui relèvent d’une existence humaine མིའི་མི་ཁོངས་པ་བཞི།.
En effet, une vie humaine disponible et qualifiée ne désigne pas n’importe quelle vie humaine, mais une existence qui permet d’échapper également à quatre autres obstacles :
5. ཀླ་ཀློ། Naître dans une contrée périphérique.
6. སངས་རྒྱས་མ་བྱོན་པ། Naître en une période ou un lieu où aucun Eveillé n’est encore venu.
7. ལྐུགས་པ། Etre stupide et muet.
8. ལོག་ལྟ་ཅན། Entretenir des vues fausses.

Elles sont évoquées de manière condensée dans La Lettre à un ami   བཤེས་སྤྲིངས།  :

« Professer des vues erronées, naître comme animal, comme esprit avide ou dans les enfers, durant une période où le Buddha n'enseigne pas, ou dans les régions excentrées, ou parmi les peuples ignorants, être muet ou stupide, être un dieu à longue vie, telles sont les huit conditions de naissance appelées non-libertés. Tu y as échappé et tu as obtenu les libertés, fais tout ton possible pour éviter de telles renaissances ! »


Dans La Libération suprême entre nos mains ལམ་རིམ་རྣམ་གྲོལ་ལག་བཅངས།, Pabongkha Rinpoche ཕ་བོང་ཁ་རིན་པོ་ཆེ། les commente chacune tour à tour [extraits] :

« Les damnés des enfers n’ont pas l’opportunité de pratiquer le dharma à cause des extrêmes souffrances dues à la chaleur et au froid. Si notre chevelure s’embrasait (…), la douleur nous empêcherait assurément de méditer, que dire alors si nous avions repris naissance dans les enfers où les souffrances sont des centaines voire des milliers de fois plus grandes ? (…)
Si nous avions pris naissance en tant qu’esprits avides, nous n’aurions pas plus l’opportunité de mettre en œuvre l’enseignement du fait des tourments de la faim et de la soif. Ne serait-ce que dans cette vie, si quelqu’un nous enjoignait de méditer alors que nous serions affamés, rien d’autre ne nous intéresserait que de trouver nourriture et boisson. (…)
Et si nous avions pris forme animale, nous n’aurions pas la possibilité de pratiquer le dharma, en raison de notre ignorance. Si nous demandions à un chien, un âne ou quel qu’autre animal de réciter un mantra tel que le mani, il ne comprendrait même pas ce que nous lui dirions – comment dès lors pourrait-il apprendre une grande variété d’enseignements ? (…)
Quant aux déités de longue vie, elles résident dans le monde sans forme, et dans le plan du monde de la forme appelé Grand Fruit འབྲས་བུ་ཆེ་བ།. Lorsqu’un être vient y naître, il pense : « Je suis né en tant que déité », et quand il y meurt, il constate : « Je quitte l’état divin. », et entre temps, il n’a aucune pensée hormis ces deux-là. Tout au long de sa vie, il reste absorbé dans une concentration semblable au sommeil, si bien qu’il quitte cette existence sans avoir accompli quoi que ce soit de positif. Par ailleurs, comme le décrivent Les Terres des auditeurs ཉན་ས།, seulement quelques-unes des déités des autres sphères ont des empreintes fortes pour la vertu. La plupart d’entre elles restent continuellement absorbées dans les plaisirs des sens et sont incapables de s’intéresser au dharma. (…)
Les conditions humaines inopportunes sont les suivantes. Une personne qui est née dans une terre éloignée (…) n’entendrait pas même le mot « dharma ». De même, une personne née en un lieu où un Eveillé ne serait pas apparu ne pourrait apprendre à le pratiquer, en raison de l’absence même de la parole des Victorieux. (…) Par ailleurs, [même si cet ensemble de conditions adverses étaient surmontées], une personne à l’intelligence lente, ou qui ne serait pas saine d’esprit, ne pourrait pas véritablement apprendre à mettre en œuvre l’enseignement, quand bien même elle aurait envie de le faire. (…) Mais le plus grand obstacle au dharma reste d’entretenir des vues erronées. C’est pour cette raison qu’il est mentionné en premier dans La Lettre à un ami. (…)
Pourquoi ne nous considérons-nous pas extrêmement fortunés d’avoir acquis l’ensemble de ces huit conditions, qui ont une telle signification, et qui sont si difficiles à acquérir ? »


Ces huit libertés sont complétées par dix attributs འབྱོར་པ་བཅུ།.