བཏང་སྙོམས།

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upekṣā

Equanimité, neutralité, infini de l'équanimité, sensation d'équanimité


Ce terme recouvre principalement trois acceptions:

A. Facteur mental équanimité.
L'équanimité constitue l’un des onze facteurs mentaux vertueux དགེ་བའི་སེམས་བྱུང་བཅུ་གཅིག. L’Abhidharmasamuccaya མངོན་པ་ཀུན་བཏུས། la définit ainsi :
« Reposant sur le non-attachement, la non-irritation, la non-ignorance ainsi que sur l'enthousiasme, elle est incompatible avec tout état d'esprit affecté par des facteurs perturbateurs ; elle est égalité mentale, détente mentale et spontanéité mentale. Sa fonction est de ne laisser aucune occasion aux facteurs perturbateurs. »
Dans Le Calme mental, Dagpo Rinpoche apporte cet éclairage :
« L'équanimité est le remède à la tension, l'attention excessive ཧ་ཅང་འདུ་བྱེད་པ།. Elle constitue une sorte de détente mentale qui survient lorsque nous n'avons plus besoin de faire d'effort, car nous sommes désormais hors de danger de la mollesse བྱིང་བ། et de la dispersion གོད་པ།. C'est donc une qualité que nous n'utiliserons qu'une fois parvenus aux huitième et neuvième des neuf stades སེམས་གནས་དགུ menant au calme mental ཞི་གནས།.
En effet, recourir à l'équanimité suppose d'avoir d'abord surmonté mollesse et dispersion, avant de faire appel à elle pour éviter de recourir à des techniques qui n'ont plus lieu d'être.
Il ne s'agit en aucun cas de relâcher la perception que nous aurions de l'objet de concentration, mais plutôt de cesser tout effort inutile, qui s'il était poursuivi, deviendrait lui-même un obstacle. »
Le commentaire de Gyältsab Je རྒྱལ་ཚབ་རྗེ། détaille :
« Conçu sur l'absence des trois poisons et la présence de l'enthousiasme, elle évite au mental d'être affaibli par la mollesse et la dispersion sans avoir à fournir un effort important pour les contrer.
Lorsque le mental est placé sur un objet vertueux, dans le cas où, bien que l'on craigne que ne se produise un peu de mollesse ou de dispersion, celles-ci ne surviennent pas du moment que l'on se concentre avec une [certaine] tension, elle est du temps de l'égalité mentale.
Dans le cas où elle n'a pas besoin de la tension issue du recours aux antidotes de la mollesse et de la dispersion, elle est détente mentale.
Enfin, dans le cas où désormais, sitôt qu'on se recueille en concentration, il est sûr que, sans qu'on n'ait plus à faire d'effort, ni la mollesse ni la dispersion ne surviendront, elle est spontanéité mentale.
[Ainsi], elle ne laisse aucune possibilité à la mollesse, la dispersion et d'autres facteurs perturbateurs [d'apparaître]. »
B. Neutralité, infini de l'équanimité.
Il s'agit d'un état neutre, qui ne tombe dans aucune partialité entre les amis et les ennemis, le bonheur ou la souffrance. L'infini de l'équanimité བཏང་སྙོམས་ཚད་མེད། en relève. Elle constitue le préalable et le fondement de la méthode en sept points causes et fruit རྒྱུ་འབྲས་མན་ངག་བདུན། qui permet d'engendrer l'esprit d'Eveil བྱང་ཆུབ་ཀྱི་སེམས།. La Libération suprême entre nos mains ལམ་རིམ་རྣམ་གྲོལ་ལག་བཅངས།, en particulier, souligne sa nécessité:
« Quand on veut peindre, on n’arrive à rien si la paroi n’est ni polie ni plane ; de la même manière, si on n’a pas une perception égale à l’égard de tous les êtres, quand bien même on méditerait l’amour ou la compassion, ils ne pourraient qu’être partiaux. »
Ou encore :
« Rien que pour l’équanimité, il faut faire des efforts des mois voire des années durant. Si on espère établir les fondations de l’Éveil complet avec juste quelques sessions de méditation, on n’ira pas bien loin ! Si on se donne du mal et déploie son énergie pour un but tel que l'épanouissement de l'esprit d'Eveil, cela n’a rien à voir avec passer sa vie à des activités de moindre envergure comme méditer une déité, ou réciter des mantras [...]. »
C. Sensation neutre.
Voir syn. sensation d'équanimité ཚོར་བ་བཏང་སྙོམས།.