བདག

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ātman

Le soi, l’identité


Ce terme de soi est équivalent aux termes « soi-même » རང་ཉིད། ou « je » ང་།. A propos de ce qu’est le « moi », l’identité, il existe dans le bouddhisme de nombreuses interprétations, que Dagpo Rinpoche décrit de manière synthétique dans Les Bases du bouddhisme  : « 

1. བརྗོད་དུ་མེད་པའི་བདག anabhilāpyātman/ Un moi indescriptible, un moi inexprimable.
Le Buddha eut autrefois affaire à des interlocuteurs dont il savait qu’ils interpréteraient mal toute tentative d’explication à propos du « moi » : s’il leur disait que le moi existe, ils en concluraient que le moi est éternel ; s’il niait devant eux son existence, ils sombreraient aussitôt dans le nihilisme. Momentanément, pour les écarter de ces deux dangers et leur laisser le temps d’évoluer, le Buddha leur dit que le moi était inexprimable.
2. གདགས་གཞི་ཕུང་པོ་ལྔའི་ཚོགས་ཙམ། Un simple assemblage des cinq agrégats, sa base d’imputation.
Selon l’école vaibhāṣika, l’individu n’est que l’assemblage des cinq agrégats ཕུང་པོ་ལྔ།, qui constituent sa base d’imputation.
3. དབྱིབས། saṃsthāna/ Le contour.
Selon certaines sous-écoles vaibhāṣika, le moi n’est autre que la forme, le contour.
4. ཕུང་པོའི་རྒྱུན། skandhapravāha/ Le continuum des agrégats.
Selon les sautrāntika qui suivent les textes, l’individu est la continuité des agrégats.
5. ཡིད་ཀྱི་རྣམ་ཤེས། manovijnāna/ La conscience mentale.
Selon les sautrāntika qui suivent les raisonnements, les cittamātra qui suivent les raisonnements et les svātantrika mādhyamika དབུ་མ་རང་རྒྱུད་པ།, le moi est la conscience mentale.
6. ཀུན་གཞིའི་རྣམ་ཤེས། ālayavijñāna/ La conscience substrat.
Selon les cittamātra qui suivent les textes, le moi est la conscience substrat. Voir les huit consciences རྣམ་ཤེས་ཚོགས་བརྒྱད།.
7. གདགས་གཞི་ཕུང་པོ་ལ་ངར་སྣང་བ། Une notion qui apparaît à partir des agrégats, base d’imputation.
Selon les mādhyamika prāsaṅgika དབུ་མ་ཐལ་འགྱུར་བ།, la notion de « moi » apparaît à partir des agrégats, qui sont la base d’imputation. Ils donnent une seconde définition, équivalente : l’individu n’est que la conception de moi formée à partir des quatre ou cinq agrégats, base d’imputation གདགས་གཞི་ཕུང་པོ་ལྔ་འམ་བཞི་ལ་བརྟེན་ནས་བཏགས་པའི་ང་ཙམ།.


Quelle que soit la définition adoptée par elles à propos du moi, toutes les écoles bouddhistes admettent que c’est la conscience qui transmigre d’une vie à l’autre. La conscience n’est certes pas pourtant immuable རྟག་པ།. Elément mental, elle se transforme d’instant en instant : elle est impermanente མི་རྟག་པ།. Cependant, les instants successifs formant une chaîne ininterrompue, il y a continuité རྒྱུན། mentale, et c’est cette continuité qui transmigre. »