བདག་མེད་ཕྲ་རགས།

Non-soi grossier et subtil, absence d’identité subtile et grossière

Ce terme recouvre en une même expression à la fois le non-soi subtil et le non-soi grossier. Toutes les écoles philosophiques bouddhistes admettent un non-soi subtil གང་ཟག་གི་བདག་མེད་ཕྲ་མོ། ainsi qu’un non-soi grossier གང་ཟག་གི་བདག་མེད་རགས་པ། de l’individu, quoiqu’avec des acceptions différentes. En revanche, seules les écoles cittamātra སེམས་ཙམ་པ། et mādhyamika དབུ་མ་པ། envisagent un non-soi des phénomènes ཆོས་ཀྱི་བདག་མེད།. L’école cittamātra, ainsi que sans doute le courant sautrāntika svātantrika mādhyamika མདོ་སྡེ་སྤྱོད་པའི་དབུ་མ་པ།, ne considèrent toutefois qu’un degré subtil pour celui-ci. Une différence de degrés du non-soi des phénomènes n’est donc envisagée que par les écoles yogācāra svātantrika mādhyamika རྣལ་འབྱོར་སྤྱོད་པའི་དབུ་མ་རང་རྒྱུད་པ། et mādhyamika prāsaṅgika དབུ་མ་ཐལ་འགྱུར་བ།. Pour la première, le non-soi grossier des phénomènes ཆོས་ཀྱི་བདག་མེད་རགས་པ། est le vide que la forme et la perception véridique saisissant cette forme soient de substances différentes, tandis que le non-soi subtil des phénomènes ཆོས་ཀྱི་བདག་མེད་ཕྲ་མོ། est le vide d’existence réelle de tous les phénomènes. Enfin, pour la seconde, les non-soi subtils et grossiers des phénomènes sont analogues à ceux du non-soi de l’individu : ils ne diffèrent que par leur base de vacuité, et non par l’objet réfuté.