བྱང་སེམས་སྒོམ་ཚུལ་གཉིས།

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Les deux manières de méditer l’esprit d’Eveil, la manière de combiner les deux méditations de l'esprit d'Eveil


L’esprit d’Eveil, bodhicitta བྱང་ཆུབ་ཀྱི་སེམས།, est engendré à travers l’une ou l’autre de ces deux méthodes :

1. རྒྱུ་འབྲས་མན་ངག་བདུན། S’accoutumer à bodhicitta à travers la méthode en sept points causes et fruit.
Conformément à la pensée du Sūtra de la sagesse ཤེར་ཕྱིན།.
2. བདག་གཞན་མཉམ་བརྗེ། S’accoutumer à bodhicitta à travers l’égalité puis l’échange entre soi et autrui.
Conformément à la pensée du Śikṣāsamuccaya བསླབ་པ་ཀུན་ལས་བཏུས་པ། et du Bodhicaryāvatāra སྤྱོད་འཇུག qui se fondent sur des sūtra tels que le Gaṇḍavyūha sūtra སྡོང་པོ་བཀོད་པའི་མདོ།.

Ces deux instructions peuvent par ailleurs être combinées en une seule pour former onze points de méditation mis en évidence par l’omniscient Je Tsongkhapa རྗེ་ཙོང་ཁ་པ།. Ils sont décrits ainsi par le grand Pabongkha Dorjechang ཕ་བོང་ཁ་རིན་པོ་ཆེ། dans La Libération suprême entre nos mains ལམ་རིམ་རྣམ་གྲོལ་ལག་བཅངས། :

« En ce qui concerne la fusion des deux instructions qui permettent de s’entraîner à l’esprit d’Éveil, il existe plusieurs possibilités. […] En résumé, elles se combinent en onze points.
1-4. Il convient d’abord de mener ces quatre réflexions :
1. Mettre [tous les êtres] à égalité.
2. Les reconnaître en tant que mères.
3. Prendre conscience de leur bienveillance, y compris de manière spécifique.
4. Leur prouver sa gratitude.
5-7. Viennent ensuite :
5. Mettre à égalité soi-même et autrui.
6. Réfléchir sous de multiples angles aux inconvénients de de chérir soi-même.
7. Réfléchir sous de multiples angles aux qualités de chérir autrui.
8-9. Puis, en relation avec la méditation proprement dite de l’échange entre soi et autrui :
8. Observer avec acuité les objets de compassion, conjugué avec la pratique de prendre.
9. Observer avec acuité les objets d’amour – parmi les deux formes d’amour, il s’agit ici de la bienveillance བདེ་སྨོན་བྱམས་པ།, conjugué avec la pratique de donner.
10. Vérifiant ensuite si les pratiques de donner et de prendre que l’on vient d’accomplir ont entraîné des changements, on constate qu’elles se sont bornées à un exercice d’imagination et que pour l’heure, en réalité, aucune amélioration palpable [dans la situation des êtres] ne s’est produite. Pensant alors qu’il est temps de faire en sorte que cela se concrétise, on génère la pensée supérieure, c’est-à-dire qu’on assume personnellement la responsabilité [du bien de tous les êtres].
11. Enfin, on produit l’esprit d’Éveil proprement dit : on aspire à obtenir l’Éveil complet dans cette perspective.

Pour conclure cette méditation, à titre de présage, conformément aux […] tantra, […], il convient de contempler que tous les êtres sont entrés en possession de tous les bonheurs. Il s’agit d’un moyen puissant de réunir les accumulations. En ce qui concerne la manière même de prendre le résultat qu’est l’esprit d’Eveil pour voie, il s’agit d’abord de se visualiser transfiguré en le corps du Buddha ; puis de méditer que de celui-ci émanent des rayons de lumière qui dissipent les souffrances des êtres, si bien qu’à leur tour leurs corps se changent en celui du Guide Śākyamuni. On éprouve et cultive alors une immense joie. »