རང་གཅེས་འཛིན་གྱི་སྐྱོན་སྒོ་དུ་མ་ནས་བསམ་པ།

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Réfléchir, sous tous les angles possibles, aux inconvénients de se chérir soi-même


Il s'agit de la seconde étape de la méditation de l'égalité puis de l'échange entre soi et autrui བདག་གཞན་མཉམ་བརྗེ། qui permet de réaliser l'esprit d'Eveil བྱང་ཆུབ་ཀྱི་སེམས།.

Selon La Libération suprême entre nos mains ལམ་རིམ་རྣམ་གྲོལ་ལག་བཅངས། :

« Comme l’énonce le Lama Chöpa བླ་མ་མཆོད་པ། :
“ La maladie chronique de se chérir soi-même,
Voyant qu’elle est la cause qui génère les souffrances redoutées, … ”
Le Bodhicaryāvatāra བྱང་ཆུབ་སེམས་དཔའི་སྤྱོད་པ་ལ་འཇུག་པ། exprime quant à lui :
“ Toutes les souffrances du monde
Viennent de vouloir son propre bonheur. ”
[...] Depuis les conflits entre les rois et les ministres du monde et entre les nations jusqu’aux querelles qui éclatent dans la population et les familles ou les bagarres qui opposent des moines, le tout incombe à l’égocentrisme རང་གཅེས་འཛིན།. Si, sans se chérir soi-même, on parvenait à dire : “ Cela m’est égal ; faites à votre gré ”, aucun de ces problèmes ne surviendrait.
Les voleurs, les bandits, et jusqu’au mécontentement ressenti quand des souris ont troué le sac d'orge grillé, sont encore et toujours suscités par l’égocentrisme. Les morts par empoisonnement ou intoxication alimentaire viennent de ce que, se chérissant soi-même, on a avalé n’importe quoi en quantité ; aussi n’est-on pas tué par le poison mais par l’égocentrisme. Être à tort accusé de vol alors que dans le même temps on n’a cherché à léser personne est le résultat d’avoir nui à autrui sous l’emprise de l’égocentrisme dans les vies passées.
De plus, l’égocentrisme est comme un boucher qui tuerait tant les bonnes renaissances que la libération. Il est comme un brigand qui, le sac plein des trois poisons de l'esprit དུག་གསུམ། sur son dos, pillerait les récoltes de vertus. Il est comme un paysan qui, en semant les graines de mauvais karma dans les champs d’ignorance, préparerait les moissons du saṃsāra འཁོར་བ།. C’est un rapace qui, même en pleine bataille, quand s’abattent flèches, lances et épées, espère en tirer un profit. C’est un traître dépourvu de scrupules qui, dans l’adversité, abandonne jusqu’à ses maîtres et abbés tout comme ses père et mère. C’est un pouilleux aux mains vides qui depuis la nuit des temps n’a jamais été capable de produire la moindre qualité.
Il place ses espoirs et ses craintes dans ce qui ne le mérite pas. Envers les supérieurs, les égaux et les inférieurs, il fait preuve respectivement de jalousie, d'esprit de compétition et de dédain. Qu’on le complimente et le voilà arrogant ; qu’on le critique et le voilà furieux. Il attire tous les fléaux du monde. Il est la source de toutes les non-vertus. Depuis des temps sans commencement il nous plonge dans la souffrance. Il est semblable à un fléau à tête de hibou. Tel est l’égocentrisme. [...]
Le Bodhicaryāvatāra le confirme :
“ Parce que toi, mon esprit, tu désires accomplir ton bien,
Alors même que sont écoulés d’innombrables éons,
Au prix d’immenses peines,
Tu n’as créé que de la souffrance. ”
Ainsi, ce qui depuis des temps sans commencement nous précipite dans les affres du saṃsāra, c’est notre égocentrisme et rien d’autre. Bien que l’égocentrisme རང་གཅེས་འཛིན། et la saisie du soi བདག་འཛིན། soient deux choses distinctes, ils sont présentés dans l’entraînement de l’esprit བློ་སྦྱོང་། comme ne faisant qu’un parce qu’ils sont convergents. En résumé tous deux constituent comme la racine de tous les maux. L’une, pensant “ moi, moi ”, appréhende ce moi comme réellement établi ; l’autre, incapable de se détacher de lui, ne cesse de le chérir. En bref, tous les problèmes viennent de ce que nous pensons au plus profond de nous : “ Il me faut le bonheur ”. Ainsi ne pourrons-nous pas nous sentir heureux si nous ne domptons pas notre égocentrisme.
Notre tort est de n’avoir pas auparavant recherché la cause première des souffrances qui nous accablent. Puisque désormais nous l'avons déterminée, nous devons considérer l’égocentrisme comme notre seul ennemi et faire en sorte de le détruire. »