སེམས་གནས་དགུ

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Les neuf stades mentaux, les neuf étapes de développement du calme mental


From Glen Svensson's teaching on śamatha - <a href="https://shantidevanyc.org/svensson-jan-feb-2021/">Meet at Shantideva Center</a>

Elles permettent de réaliser le calme mental ཞི་གནས།, par la méditation des quatre objets དམིགས་པ་བཞི།, après avoir pris soin d’en réunir les conditions favorables ཞི་གནས་ཀྱི་ཚོགས།.

Il s’agit alors de surmonter les cinq obstacles ཉེས་པ་ལྔ།, ou ཞི་གནས་སྐབས་ཀྱི་ཉེས་པ་ལྔ།, grâce aux huit remèdes གཉེན་པོ་འདུ་བྱེད་བརྒྱད། et aux six forces ཞི་གནས་ཀྱི་སྟོབས་དྲུག.

Ces neuf étapes constituent une présentation plus détaillée des quatre attentions du calme mental ཞི་གནས་ཀྱི་ཡིད་བྱེད་བཞི།. Dans Le Calme mental, Dagpo Rinpoche les décrit ainsi : « 

1. སེམས་འཇོག་པ། Fixation de l’esprit.
Lors de ce premier stade, le pratiquant se détourne des objets extérieurs, pour rassembler ses facultés mentales en les focalisant sur un objet intérieur. Il s’évertue ainsi à faire apparaître dans son esprit une image mentale དོན་སྤྱི། qu’il est incapable de maintenir.
2. རྒྱུན་དུ་འཇོག་པ། Fixation continue.
Lors de ce second stade, une fois l’esprit focalisé, le pratiquant s’efforce de ne pas se laisser distraire par un autre objet. Il se distingue du premier stade par la durée un peu plus longue de la concentration.
3. བསླན་ཏེ་འཇོག་པ། Fixation répétée.
Lors de ce troisième stade, dès que la distraction apparaît, grâce à l'introspection ཤེས་བཞིན།, l’esprit est placé à nouveau sur l’objet. Ainsi, il se distingue du second stade par la durée plus brève de la distraction, car au stade précédent, le pratiquant peut être envahi par la distraction mais ne s’en rendre compte que bien plus tard, alors qu’au troisième stade, il en prend conscience beaucoup plus rapidement.
4. ཉེ་བར་འཇོག་པ། Fixation proche.
Ce stade est appelé ainsi car l’esprit et l’objet sont désormais devenus très proches, comme des amis intimes. Au troisième stade, même si le pratiquant parvient à une concentration plus longue, ses facultés mentales bien que dirigées vers l’objet de méditation sont comme éparpillées. A ce quatrième stade, il parvient à les regrouper et leur puissance s’en trouve accrue. Il devient alors presque impossible de perdre l’objet de concentration, et lorsque cela survient, l’objet disparaît sans pour autant que l’esprit ne soit attiré ailleurs.
5. འདུལ་བར་བྱེད་པ། Domptage, apprivoisement.
Ayant compris par son expérience personnelle les bienfaits de la concentration, le pratiquant éprouve plus de joie à s’entraîner, ce qui lui permet de trouver le surcroît d’énergie pour canaliser encore mieux ses facultés sur l’objet médité. Lors de ce cinquième stade, la mollesse grossière བྱིང་བ་རགས་པ། ne risque plus d’apparaître.
6. ཞི་བར་བྱེད་པ། Pacification.
A ce stade, tout manque d’attrait ou toute réticence à propos de la concentration et de ses qualités sont surmontés. Grâce à cela, la mollesse subtile བྱིང་བ་ཕྲ་མོ། peut certes parfois encore apparaître, mais elle ne présente plus un danger.
7. རྣམ་པར་ཞི་བར་བྱེད་པ། Pacification totale.
A ce septième stade, à la fois la mollesse mais également la dispersion subtiles རྒོད་པ་ཕྲ་མོ། ne représentent plus un danger, même s’ils peuvent encore survenir en cours de méditation. Le pratiquant est désormais capable de neutraliser immédiatement les divers obstacles susceptibles de jaillir, tels que l’attachement, le mécontentement, la souffrance mentale, la torpeur, le sommeil ou autres.
8. རྩེ་གཅིག་ཏུ་བྱེད་པ། Focalisation en un point, concentration en un point.
A ce stade, même s’il est encore nécessaire de faire un effort afin d’entrer en concentration, et faire ensuite appel aux forces de la mémoire དྲན་པ། et, dans une moindre mesure, de l'introspection, une fois entré en méditation, celle-ci peut se poursuivre avec aisance pendant quatre heures environ. Au huitième stade, ni mollesse, ni dispersion subtiles ne risquent plus d’apparaître.
9. མཉམ་པར་འཇོག་པ། Fixation spontanée.
Lors de ce neuvième stade, le pratiquant n’a plus besoin de fournir d’effort pour entrer en concentration et y demeurer aussi longtemps qu’il le souhaite. Il n’a pas pour autant réalisé le calme mental ཞི་གནས།. Celui-ci est réalisé lorsque les qualités du neuvième stade sont alliées à l’obtention de la maniabilité ཤིན་སྦྱངས། immuable.
Parce que désormais la méditation permet de faire disparaître toutes les raideurs mentales provenant de la manifestation des facteurs perturbateurs de l’esprit, l’esprit devient maniable, et parce que celui-ci est véhiculé par l’air subtil རླུང་།, ce dernier acquiert cette même aisance, ce qui provoque la même aisance sur le plan physique, et correspond à la maniabilité physique ལུས་ཤིན་སྦྱངས།.
Le pratiquant n’éprouve plus alors de douleurs corporelles mais ressent une grande légèreté. Il est alors empli d’une joie intense, le bonheur de la maniabilité physique, mais brève, qui induit une concentration encore améliorée par laquelle toute autre apparence que l’objet de méditation s’efface si bien que celui-ci apparaît avec une ampleur inédite et telle que le pratiquant a l’impression de ne plus faire qu’un avec lui.
Ceci suscite une sensation mentale de béatitude, le bonheur de la maniabilité mentale སེམས་ཤིན་སྦྱངས།. C’est cette maniabilité, qui est réalisée à ce moment précis et est qualifiée d’immuable, qui, alliée aux qualités du neuvième stade, caractérise le calme mental ཞི་གནས།. »