སྒོམ།

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bhāvanā

Méditation, méditer, cultiver


Il s’agit de la forme active du verbe གོམས།, qui signifie « avoir pris l’habitude de ». Ainsi méditer signifier cultiver son esprit en vue d’identifier et d’écarter les imperfections qui le limitent, et d’épanouir les qualités présentes de manière manifeste ou latente en lui. La méditation peut prendre deux formes complémentaires ou à pratiquer conjointement :

1. དཔྱད་སྒོམ། vicārabhāvanā/ La méditation analytique.
Elle examine l’objet sous tous ses angles afin d’en approfondir ou d’en intensifier la compréhension ou le ressenti. Elle donne de l’intensité à la perception.
2. འཇོག་སྒོམ། sthāpyabhāvanā/ La méditation de stabilisation, la concentration.
Elle fixe l’esprit sur l’objet pour affermir la compréhension ou le ressenti. Elle donne de la clarté et de la stabilité à la perception.

Ainsi, qu’il s’agisse de qualités qui relèvent de la méthode ཐབས། – comme l’amour ou la compassion - ou des qualités qui relèvent de la sagesse ཤེས་རབ། pour les épanouir, ces deux méditations doivent être pratiquées conjointement. D’abord, par une méditation analytique, il s’agit de faire apparaître la qualité que l’on souhaite cultiver, puis une fois qu’elle est présente avec suffisamment d’intensité à l’esprit, il s’agit de se concentrer dessus. Lorsque la perception de la qualité faiblit, il convient de l’intensifier à nouveau par un processus analytique, avant de se focaliser une nouvelle fois dessus. C’est de cette manière, en alternant ces deux formes de méditation, que l’on parvient à cultiver toutes les qualités jusqu’à les rendre directes (pour la sagesse) ou spontanée (pour la méthode).

Par ailleurs, la méditation sous l’une ou l’autre de ces deux aspects se fonde nécessairement d’une part sur l’éthique – voir les trois instructions supérieures ལྷག་པའི་བསླབ་པ་གསུམ། -, et d’autre part sur l’étude et la réflexion ཐོས་བསམ་སྒོམ་གསུམ།. De manière générale, l’éthique est le fondement de toutes les qualités, et dans le cadre de la méditation elle est d’autant plus importante, car elle permet d’écarter les distractions mentales les plus grossières.

Je Tsongkhapa རྗེ་ཙོང་ཁ་པ། décrit par ailleurs le lien entre ces deux modes de méditation et l’étude accompagnée de la réflexion dans Le Grand Traité des étapes de la voie vers l’Eveil ལམ་རིམ་ཆེན་མོ། :

« Dans un premier temps, étudiez auprès d’autrui ce que vous avez l’intention de pratiquer, jusqu’à parvenir à en avoir une connaissance juste mais de seconde main. Ensuite, utilisez les écritures et le raisonnement afin de réfléchir profondément à la signification de ce que vous avez étudié, jusqu’à en obtenir une compréhension personnelle. Une fois que vous aurez ainsi acquis une certitude grâce à l’étude et à la réflexion, jusqu’à ne plus avoir le moindre doute, le moment sera venu de cultiver cette qualité de manière répétée. C’est précisément une telle familiarisation que l’on nomme méditation. Vous aurez alors besoin, de manière répétée, à la fois d’une méditation analytique et d’une méditation non-analytique de stabilisation, car méditer requiert à la fois une stabilisation du sens qui a été déterminé par l’étude et la réflexion, et l’usage d’une sagesse discriminante pour analyser une telle signification.
[…] Par ailleurs, tout comme l’étude ཐོས་པ། doit précéder la sagesse issue de l’étude ཐོས་བྱུང་གི་ཤེས་རབ།, et la réflexion བསམ་པ། doit précéder la sagesse issue de la réflexion བསམས་བྱུང་གི་ཤེས་རབ།, la méditation doit précéder la sagesse issue de la méditation བསྒོམས་བྱུང་གི་ཤེས་རབ།. Or méditer signifie cultiver la qualité que vous avez déterminé à travers la sagesse issue de la réflexion. Aussi est-il dit que la sagesse issue de la méditation provient de la sagesse issue de la réflexion. Or celle-ci est proportionnelle à vos réflexions elles-mêmes. Et comme l’étendue de celles-ci dépend de l’ampleur de la sagesse issue de votre étude, sa profondeur est en réalité proportionnelle à votre étude même. Ainsi, la portée de votre méditation correspondra à la profondeur de la sagesse issue de vos réflexions, tandis que votre capacité à abandonner les fautes et à réaliser des qualités sera proportionnelle à votre pratique de la méditation.
C’est pour cette raison que les écritures et leurs commentaires insistent tant sur l’importance de l’étude et de la réflexion pour la pratique de la méditation. »


Il existe également une troisième forme de méditation qui dérive de ces deux premières : la méditation récapitulative ཤར་སྒོམ།.