དད་པ།

Foi

Elle constitue l’un des onze facteurs mentaux vertueux དགེ་བའི་སེམས་བྱུང་བཅུ་གཅིག. Dans l’Abhidharmasamuccaya མངོན་པ་ཀུན་བཏུས། Asaṅga ཐོགས་མེད། la définit ainsi : « Vis-à-vis des existants mêmes, des objets et des êtres dotés de qualités et de capacités, c’est la confiance, l’admiration, et l’émulation. Sa fonction est de procurer un support à l’aspiration འདུན་པ།. » Elle est le remède à la non-foi. Il est possible d’en distinguer trois aspects, explicités par le commentaire de Gyältsab Je རྒྱལ་ཚབ་རྗེ།  :

1. དང་བའི་དད་པ། La foi limpide, l’émerveillement, l’admiration.

L’émerveillement du mental à la vue des qualités des porteurs de qualités tels que les trois Joyaux est la foi limpide. Elle est semblable à un joyau dissolvant qui dissipe les impuretés de l’eau.

2. ཡིད་ཆེས་ཀྱི་དད་པ། La foi confiante, la conviction.

Comme les karmas vertueux et non-vertueux ainsi que leurs résultats, la souffrance et l’origine, les causes et les effets ont un mode d’existence infaillible, on parle des « existants mêmes », et à leur propos la conviction qu’ils sont exclusivement ainsi est la foi pleinement convaincue.

3. མངོན་འདོད་ཀྱི་དད་པ། La foi inspirante, l’émulation, l’inspiration.

La pensée que les vérités de la cession et du chemin sont atteignables si on s’y applique et souhaiter faire en sorte de les obtenir est la foi émulation. Dans Le Vocabulaire Philosophique, Lama Dagpo Rimpotché met par ailleurs en évidence la distinction entre la foi et l’attrait དགའ་བ།  : « Exemple de ce qui est attrait mais pas foi : aimer l’alcool ; exemple de ce qui est foi mais pas attrait, comprendre les souffrances des états infortunés ; exemple de ce qui est attrait et foi, admirer les qualités du Buddha. » De manière générale, la foi est considérée comme la racine de toutes les vertus, comme décrit notamment dans le Sūtra de la lampe de joyaux དཀོན་མཆོག་སྒྲོན་མེའི་མདོ།  : « La foi est le prélude, la mère qui donne naissance, elle protège et accroît toutes les qualités. » De même Gyälwa Ensapa དབེན་ས་པ་བློ་བཟང་དོན་གྲུབ། déclara : « Quelle que soit l’ampleur des réalisations spirituelles que nous puissions acquérir, elles procèdent de l’ampleur de la foi que nous avons cultivée. »