འཆི་བའི་རྣམ་པ་སྒོམ་པ།

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La méditation du processus de la mort


Il s’agit de l’une des deux approches présentées dans la voie graduelle ལམ་རིམ། pour méditer notre mortalité འཆི་བ་དྲན་ཚུལ།, afin de se détacher des apparences de cette vie et de s’adonner à une pratique plus authentique de l’enseignement. En résumé, elle consiste à se projeter dans les derniers jours, puis les derniers instants de notre vie.

La Libération suprême entre nos mains ལམ་རིམ་རྣམ་གྲོལ་ལག་བཅངས། aborde cette instruction orale des maîtres de la lignée de manière très explicite :

« À l'approche de la mort, nous devenons de plus en plus malades et ce, malgré n'importe quel traitement médical et en dépit des rituels religieux célébrés pour lever les obstacles. Le médecin adopte un double langage. Notre famille et nos amis aussi nous dispensent des paroles d'encouragement, mais à l'écart, convaincus que nous allons mourir, ils commencent à se partager nos affaires.
Puis des signes physiques internes et externes déplaisants commencent à se produire. Par exemple, notre corps perd graduellement sa chaleur et de sa couleur, notre respiration devient courte, les narines pincent et nos lèvres se retroussent. Nous sommes pris de remords pour tout le mal que nous avons commis dans le passé. Nous manquons de l'assurance qui vient d'avoir pratiqué la confession, d'avoir résolu de nous abstenir des actes nuisibles dans le futur et d'avoir accompli des actes authentiques de vertu. Nous sommes assaillis par des douleurs insupportables ; les signes qui accompagnent la dissolution des quatre éléments apparaissent et nous subissons de multiples visions terrifiantes. Telles sont les circonstances dans lesquelles tout ce qui nous apparaissait nettement au cours de notre vie prend fin.
Après cela, notre corps est enveloppé dans un linceul et placé dans un coin. Un rideau est tiré séparant le cadavre du reste de la pièce. Une lampe à huile est allumée et placée près de la dépouille mortelle où elle éclaire faiblement. Si le défunt était un lama, son corps est revêtu du costume tantrique et disposé le plus joliment possible.
Actuellement nous faisons énormément d'efforts pour avoir une jolie maison, des meubles confortables et des vêtements chauds. Mais après notre mort, nous devrons endurer un traitement tout différent. En premier, nos bras et nos jambes seront pliés contre notre torse, puis notre corps sera attaché avec une corde et déposé dans la terre nue. Actuellement, nous avons beaucoup de plaisir à manger les mets les plus délicieux que nous pouvons trouver. Mais un jour nous devrons tourner autour, espérant sentir l'odeur d'une offrande brûlée (gsur).
À présent nous aimons être appelé Docteur, Monsieur ou Vénérable. Mais viendra le temps où, quand on fera référence à notre corps, on l'appellera cadavre, et des mots comme " feu " ou " le regretté " seront ajoutés au début ou à la fin de notre nom.
Cette instruction devrait avoir sur nous un effet tel que désormais nous réagissions différemment. Quand ceux d'entre nous qui sont lamas voient leurs habits tantriques et leurs instruments rituels, ils devraient se rappeler que ces mêmes objets seront placés sur leur corps une fois qu'ils seront morts. Et quand nous tous voyons nos draps, nous devrions nous rappeler qu'un jour ils serviront à envelopper nos cadavres. »