ཆོས་ཀྱི་བདག་མེད། : Différence entre versions

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=== Non-soi des phénomènes, absence d'identité des phénomènes, absence d’essence des phénomènes ===
 
=== Non-soi des phénomènes, absence d'identité des phénomènes, absence d’essence des phénomènes ===
 
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L’un des deux non-soi <big><big>[[བདག་མེད་གཉིས།]]</big></big>, avec le non-soi de l’individu, ou absence d'identité personnelle <big><big>[[གང་ཟག་ཀི་བདག་མེད།]]</big></big>, il est notamment décrit de manière condensée et profonde dans ''La Précieuse Guirlande des systèmes philosophiques '' <big><big>[[གྲུབ་པའི་མཐའི་རྣམ་པར་བཞག་པ་རིན་པོ་ཆེའི་ཕྲེང་བ།]]</big></big>'' '' de Könchok Jigme Wangpo <big><big>[[དཀོན་མཆོག་འཇིགས་མེད་དབང་པོ།]]</big></big>. Le non-soi des phénomènes n’est pas envisagé par les écoles philosophiques vaibhāṣika <big><big>[[བྱེ་བྲག་སྨྲ་བ།]]</big></big> et sautrāntika <big><big>[[མདོ་སྡེ་པ།]]</big></big>, mais uniquement par les écoles cittamātra <big><big>[[སེམས་ཙམ་པ།]]</big></big> et mādhyamika <big><big>[[དབུ་མ་པ།]]</big></big>. L’école cittamātra décrit cette absence d’essence des phénomènes de deux manières : d’une part comme la négation que la forme et la perception véridique <big><big>[[ཚད་མ།]]</big></big> saisissant cette forme soient de substances différentes, et d’autre part comme la négation que la forme existe de par ses propres caractéristiques en tant que base conceptuelle <big><big>[[ཞེན་གཞི།]]</big></big> de la perception représentative <big><big>[[རྟོག་པ།]]</big></big> qui l’appréhende. Ces deux absences d’essence sont considérées comme subtiles et admises comme vacuité <big><big>[[སྟོང་པ་ཉིད།]]</big></big>. Le courant mādhyamika yogācāra svātantrika <big><big>[[རྣལ་འབྱོར་སྤྱོད་པའི་དབུ་མ་རང་རྒྱུད་པ། ]]</big></big> admet à la fois une absence d’essence des phénomènes à un niveau grossier <big><big>[[ཆོས་ཀྱི་བདག་མེད་རགས་པ།]]</big></big> et à un niveau subtil <big><big>[[ཆོས་ཀྱི་བདག་མེད་ཕྲ་མོ།]]</big></big>. Au niveau grossier, il s’agit de la négation que la forme et la perception véridique saisissant cette forme soient de substances différentes. Au niveau subtil, il s’agit de la négation d’une existence réelle <big><big>[[བདེན་གྲུབ།]]</big></big>, d’une existence indépendante de la perception exacte qui la saisit. Le courant mādhyamika sautrāntika svātantrika <big><big>[[མདོ་སྡེ་སྤྱོད་པའི་དབུ་མ་རང་རྒྱུད་པ།]]</big></big> admet comme non-soi subtil des phénomènes l’absence d’existence réelle selon la même acception. Enfin, selon l’école mādhyamika prāsaṅgika <big><big>[[དབུ་མ་ཐལ་འགྱུར་བ།]]</big></big>, l’absence d’identité de l’individu et l’absence d’essence des phénomènes ne se distinguent que par leur base, et non par rapport à l’objet réfuté. L’identité ou l’essence réfutée est analogue : au niveau grossier, il s’agit de la négation d’une identité ou d’une essence dotée de substance autonome <big><big>[[རང་རྐྱ་འཛིན་ཐུབ་པའི་རྫས་ཡོད།]]</big></big>  ; au niveau subtil, de la négation d’une existence réelle, c’est-à-dire d’une existence propre <big><big>[[རང་ངོས་ནས་གྲུབ་པ།]]</big></big>
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L'absence d'essence des phénomènes constitue l'une des deux absences d'identité, ou non-soi <big><big>[[བདག་མེད་གཉིས།]]</big></big>, avec l'absence d'identité personnelle, ou non-soi de l’individu <big><big>[[གང་ཟག་གི་བདག་མེད།]]</big></big>.<br>
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Le courant '''mādhyamika sautrāntika svātantrika''' <big><big>[[མདོ་སྡེ་སྤྱོད་པའི་དབུ་མ་རང་རྒྱུད་པ།]]</big></big> admet uniquement une absence d'identité subtile des phénomènes, et la décrit comme une absence d’existence réelle selon la même acception que le courant mādhyamika yogācāra svātantrika. <br>
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Enfin, selon l’école '''mādhyamika prāsaṅgika''' <big><big>[[དབུ་མ་ཐལ་འགྱུར་བ།]]</big></big>, l’absence d’identité personnelle et l’absence d’essence des phénomènes ne se distinguent que par leur base, et non par rapport à l’objet réfuté. L’identité ou l’essence réfutée est analogue : au niveau grossier, il s’agit de la négation d’une identité ou d’une essence dotée de substance autonome <big><big>[[རང་རྐྱ་འཛིན་ཐུབ་པའི་རྫས་ཡོད།]]</big></big> ; au niveau subtil, de la négation d’une existence réelle, c’est-à-dire d’une existence propre <big><big>[[རང་ངོས་ནས་གྲུབ་པ།]]</big></big>.
 
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Version actuelle datée du 4 mai 2021 à 13:40

Non-soi des phénomènes, absence d'identité des phénomènes, absence d’essence des phénomènes


L'absence d'essence des phénomènes constitue l'une des deux absences d'identité, ou non-soi བདག་མེད་གཉིས།, avec l'absence d'identité personnelle, ou non-soi de l’individu གང་ཟག་གི་བདག་མེད།.

Elle est notamment décrite de manière condensée et profonde dans La Précieuse Guirlande des systèmes philosophiques གྲུབ་པའི་མཐའི་རྣམ་པར་བཞག་པ་རིན་པོ་ཆེའི་ཕྲེང་བ། de Könchok Jigme Wangpo དཀོན་མཆོག་འཇིགས་མེད་དབང་པོ།.

L'absence d'identité des phénomènes n’est pas envisagée par les écoles philosophiques vaibhāṣika བྱེ་བྲག་སྨྲ་བ། et sautrāntika མདོ་སྡེ་པ།, mais uniquement par les écoles cittamātra སེམས་ཙམ་པ། et mādhyamika དབུ་མ་པ།.

L’école cittamātra décrit cette absence d’essence des phénomènes de deux manières : d’une part comme la négation que la forme et la perception véridique ཚད་མ། saisissant cette forme soient de substances différentes, et d’autre part comme la négation que la forme existe de par ses propres caractéristiques en tant que base conceptuelle ཞེན་གཞི། de la perception conceptuelle རྟོག་པ། qui l’appréhende. Ces deux absences d’essence sont considérées comme subtiles et admises comme vacuité སྟོང་པ་ཉིད།.

Le courant mādhyamika yogācāra svātantrika རྣལ་འབྱོར་སྤྱོད་པའི་དབུ་མ་རང་རྒྱུད་པ། admet à la fois une absence d’essence des phénomènes à un niveau grossier ཆོས་ཀྱི་བདག་མེད་རགས་པ། et à un niveau subtil ཆོས་ཀྱི་བདག་མེད་ཕྲ་མོ།. Au niveau grossier, il s’agit de la négation que la forme et la perception véridique saisissant cette forme soient de substances différentes. Au niveau subtil, il s’agit de la négation d’une existence réelle བདེན་གྲུབ།, décrite comme une existence indépendante de la perception exacte qui la saisit.

Le courant mādhyamika sautrāntika svātantrika མདོ་སྡེ་སྤྱོད་པའི་དབུ་མ་རང་རྒྱུད་པ། admet uniquement une absence d'identité subtile des phénomènes, et la décrit comme une absence d’existence réelle selon la même acception que le courant mādhyamika yogācāra svātantrika.

Enfin, selon l’école mādhyamika prāsaṅgika དབུ་མ་ཐལ་འགྱུར་བ།, l’absence d’identité personnelle et l’absence d’essence des phénomènes ne se distinguent que par leur base, et non par rapport à l’objet réfuté. L’identité ou l’essence réfutée est analogue : au niveau grossier, il s’agit de la négation d’une identité ou d’une essence dotée de substance autonome རང་རྐྱ་འཛིན་ཐུབ་པའི་རྫས་ཡོད། ; au niveau subtil, de la négation d’une existence réelle, c’est-à-dire d’une existence propre རང་ངོས་ནས་གྲུབ་པ།.