གཅིག་དུ་བྲལ།

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Absence d’unité et de pluralité, absence d’unicité et de multiplicité


Il s’agit d’un raisonnement qui conduit à réaliser le mode d’être གནས་ལུགས། des phénomènes, c'est-à-dire leur nature ultime, en réfutant la manière erronée dont ils nous apparaissent.

Dans un premier temps, en considérant un phénomène particulier, qu’il soit permanent ou impermanent, il est nécessaire d’établir avec certitude l’objet à réfuter དགག་བྱ།, c’est-à-dire d’identifier clairement la perception fausse que nous avons de son existence : il semble exister de manière réelle, absolue བདེན་གྲུབ།.

Il importe dans un second temps d’en déterminer la portée ཁྱབ་པ།, c’est-à-dire de cerner précisément les différentes manières dont cet objet serait susceptible d’exister s’il existait de la manière absolue dont il nous apparaît. On établit alors que son existence ne pourrait être avérée que de deux façons possibles : soit en étant absolument une གཅིག, soit absolument distincte དུ་མ། de sa base d’imputation གདགས་གཞི།. Parmi les quatre possibilités མུ་བཞི།, il n’y aurait pas d’autres cas possibles, et c’est précisément du fait de se fonder sur ces deux seules options que ce raisonnement tient son nom. A travers l’absence བྲལ།d’unité et de pluralité absolues, il établit l’absence d’existence réelle.

Pour ce faire, il convient d’analyser tour à tour ces deux options jusqu’à comprendre qu’aucune n’est véritablement envisageable. Et comme il s’agissait des deux seules possibilités, il devient dès lors évident que l’objet ne peut exister de manière réelle, absolue tel qu’il nous apparaît.

On obtient alors une compréhension qui possède deux caractéristiques : d’une part elle comprend intensément que l’objet ne peut en aucun cas exister réellement, et d’autre part, rien ne lui apparaît. En se concentrant sur cette compréhension, on réalise puis maintient l’absorption sur la vacuité སྟོང་པ་ཉིད། semblable à l’espace མཉམ་བཞག་ནམ་མཁའ་ལྟ་བུའི་སྟོང་ཉིད།, initialement à travers une image mentale, puis à travers une perception directe, qui conduit à la libération.

Prenons pour exemple l’image erronée que nous avons de nous-même, de notre individualité. Le « je », le « moi » à réfuter est une individualité qui existerait réellement, en d’autres termes, qui serait établie de manière absolue. Il s’agit de vérifier, à travers ce raisonnement, si un tel « moi » est susceptible d’exister par rapport aux cinq agrégats ཕུང་པོ་ལྔ། qui constituent sa base d’imputation.

En tout et pour tout, il ne pourrait exister en relation avec eux que selon deux possibilités : en étant un avec eux de manière absolue ou en étant distinct d’eux de manière absolue. Il convient de méditer jusqu’à obtenir la certitude qu’il n’y a pas d’autres cas de figure possible. Cela constitue la détermination de sa portée, de son étendue.

Après analyse cependant, il s’avère qu’un tel « je » ne peut exister selon aucune de ces deux options. Il devient alors évident qu’il ne peut exister tout simplement. La vacuité de l’individu, c’est-à-dire la non-existence d’une individualité absolue est ainsi attestée par l’absence d’unicité et de multiplicité གཅིག་དུ་བྲལ་གྱི་གཏན་ཚིགས། avec le corps et l’esprit sur la base desquels elle est désignée.