གོམས་པའི་སྟོབས།

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abhyāsa bala

La force de la familiarisation, la force de l'habitude


La familiarisation permet de renforcer les qualités relevant de la méthode ou de la sagesse.

Il s’agit de l’une des cinq forces སྟོབས་ལྔ། dans le cadre des préceptes de l’entraînement de l’esprit བློ་སྦྱོང་། dans la tradition kadampa d'Atiśa ཇོ་བོ་རྗེ་དཔལ་ལྡན་ཨ་ཏི་ཤ།. Elle correspond à l'engagement de ne pas s'écarter de l'esprit d'Eveil བྱང་ཆུབ་ཀྱི་སེམས། et de tous les états d'esprit cultivés lors de l'entraînement de l'esprit.

Au cours de la vie, comme le décrit La Libération suprême entre nos mains ལམ་རིམ་རྣམ་གྲོལ་ལག་བཅངས། :

« En toutes occasions, que nous allions ou marchions, que nous soyons couchés ou debout, il s’agit de mettre en œuvre les moyens qui développent les deux esprits d’Éveil སེམས་བསྐྱེད་གཉིས། et de nous livrer à la pratique sans interruption.
Les attitudes propres aux grands bodhisattva, qui dépassent notre entendement et sont si difficiles à mettre en application, notamment le don de sa tête ou de ses membres, viennent elles aussi d’habitudes prises par l’esprit. De même que le travail du fer ou du bois dont on ignore tout au départ n’a ensuite plus rien de difficile dès lors qu’on le connaît, faire don de notre corps et de notre vie nous deviendra plus tard facile quand nous y serons accoutumés, à peu près comme si nous faisions cadeau de légumes verts. Ainsi, il est dit [ dans L’Engagement dans les conduites de bodhisattva སྤྱོད་འཇུག ] :
« Il n’est rien que l’habitude ne rende aisé… »
On raconte que jadis les grands pratiquants pouvaient accomplir une méditation complète des étapes de la voie lorsqu'ils enfourchaient leur cheval, entre l’instant où ils mettaient le pied dans le premier étrier et celui où ils chaussaient le second. Cela aussi était le fruit de l’habitude. “ S’accoutumer ” et “ méditer ” sont des synonymes. Rien que boire une pleine tasse de thé, si nous n’y étions pas habitués, cela n’aurait rien de facile pour nous. »


Au seuil de la mort, toujours selon La Libération suprême entre nos mains ལམ་རིམ་རྣམ་གྲོལ་ལག་བཅངས། :

« Elle suppose de s’être continuellement habitué à l’esprit d’Éveil et de faire en sorte de transmigrer en continuant à méditer bodhicitta même à l’approche de la mort, grâce à la force de l’accoutumance mentale. Il n’y a rien de mieux à faire que cela.
Quant à la position, comme le Guide compatissant au moment de passer au-delà des peines, le mieux est d’opérer la transmigration dans la posture du lion couché, en s’étant allongé sur le côté droit. Ce simple détail fait une grande différence pour accéder aux terres pures.
Alors que d’une manière générale les personnes comme les pratiquants de motivation inférieure སྐྱེས་བུ་ཆུང་བ། transmigrent tout en prenant refuge སྐྱབས་འགྲོ།, les pratiquants de motivation supérieure སྐྱེས་བུ་ཆེན་པོ། doivent eux transmigrer tout en méditant l’esprit d’Éveil. Si on doute qu'ils soit ainsi possible d'atteindre les terres pures, sachons pourtant que c'est le cas. C’est ainsi que sur le point de trépasser Chekawa མཆད་ཁ་བ། adressa à son intendant ces paroles : “ Dispose vite des offrandes. J’ai prié afin d'aller dans les enfers des tourments incessants pour le bien de tous les êtres, mais il s’avère que je n'en prends pas la direction : les terres pures me sont apparues. ” Il se produisit exactement la même chose pour geshe Potowa པོ་ཏོ་བ།. Ou encore, quand jadis une mère et sa fille furent toutes deux emportées par le courant, comme elles eurent l’une pour l’autre des pensées pleines de bonté, elles reprirent naissance à Tuṣita དགའ་ལྡན།. Et un jour que le bac de Tchassa, dans le Lhokha, était surchargé au point d’être prêt à couler, un messager décida de se sacrifier pour les autres et sauta à l’eau. Il ne mourut cependant pas, et un arc-en-ciel apparut.
Tout ceci nous montre que si l’on établit en soi l’esprit d’Éveil, qui est la bonté suprême, même si on le fait de manière artificielle, nul doute que l’on renaîtra dans une sphère favorable. »


Il convient de la distinguer de la force de l'accoutumance འདྲིས་པའི་སྟོབས།.