རྟེན་འབྲེལ་ཡན་ལག་བཅུ་གཉིས།

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dvādaśāṅga pratītyasamutpāda

Les douze liens interdépendants


Les douze liens interdépendants décrivent le processus qui maintient dans le cycle des existences འཁོར་བ། et enchaîne à toutes les souffrances qui lui sont associées, lorsqu'ils sont envisagés selon leur ordre de survenance རྟེན་འབྲེལ་ལུགས་འབྱུང་།, ainsi que la voie pour s'en libérer définitivement, lorsqu'ils sont considérés dans leur ordre inverse རྟེན་འབྲེལ་ལུགས་ལྡོག.

Le Ve Dalaï-Lama Ngawang Lobsang Gyatso བློ་བཟང་རྒྱ་མཚོ། (1617-1682) les évoque ainsi dans La Voie graduelle des instructions de Jamyang Lama Tsongkhapa ལམ་རིམ་འཇམ་དཔལ་ཞལ་ལུང་། :

« L’ignorance མ་རིག་པ། est semblable à l’obscurité qui nous empêche de voir les formes extérieures. Il y en a deux : l’ignorance à propos de la loi de causalité ལས་འབྲས་ལ་རྨོངས་པའི་མ་རིག་པ། et l’ignorance à propos de la nature des choses, l’ainsité དེ་ཁོ་ན་ཉིད་ལ་རྨོངས་པའི་མ་རིག་པ།. L’une et l’autre nous font accumuler des karmas introducteurs au cycle des existences འཕེན་བྱེད་ཀྱི་ལས། noirs ou blancs sur la base desquels nous sommes introduits dans les renaissances infortunées ou fortunées. En ce qui concerne les modalités d’introduction, il y en a quatre : les causes projetantes འཕེན་པའི་ཡན་ལག་གསུམ། et les causes productrices འགྲུབ་པའི་ཡན་ལག་གསུམ།, les résultats projetés འཕངས་པའི་ཡན་ལག་བཞི། et les résultats produits གྲུབ་པའི་ཡན་ལག་གཉིས།.
Prenons l’exemple d’une renaissance fortunée déclenchée par le karma vertueux d’une vie antérieure et motivée par le lien de l’ignorance མ་རིག་པའི་ཡན་ལག à propos de l’ainsité [ignorance initiale], et non à propos de la loi de causalité, qui fait que l’on produit un karma vertueux relevant du monde du désir. Celui-ci constitue le lien des formations འདུ་བྱེད་ཀྱི་ཡན་ལག, une empreinte déposée sur le lien de la conscience du moment de la cause རྒྱུ་དུས་ཀྱི་རྣམ་ཤེས།. Ces trois constituent les causes projetantes.
Le lien de la soif སྲེད་པའི་ཡན་ལག, qui s'exprime par le désir ne pas être séparé d’une sensation agréable ou au contraire d'être séparé d’une sensation désagréable, renforce l’empreinte karmique qui a été déposée. Cela, accompagné du lien de l’avidité ལེན་པའི་ཡན་ལག, qui constitue une aspiration et un attachement [plus intense encore et portant sur l'objet qui procure ces sensations], renforce le karma qui, une fois irrigué, devient le lien du devenir སྲིད་པའི་ཡན་ལག conduisant à notre prochaine renaissance. Les trois constituent les causes productrices qui font que la conscience causale est conçue dans la matrice de la mère de la renaissance [en question].
Avec elle, se trouvent la conscience du moment du résultat འབྲས་དུས་ཀྱི་རྣམ་ཤེས། ainsi que les agrégats de la sensation, de l’identification et des formations qui constituent le lien du nom. Quand on y ajoute l’agrégat de la forme - ovule et sperme des parents, humidité, chaleur et apparentés, on obtient le lien du nom et de la forme མིང་གཟུགས་ཀྱི་ཡན་ལག [, en résumé l'esprit et le support physique de la nouvelle vie au sein du cycle des existences]. Le lien des sources de perception སྐྱེ་མཆེད་ཀྱི་ཡན་ལག est constitué des six sources de perception [internes] de l’œil et ainsi de suite, qui sont alors produites. Quand elles se sont développées, se rencontrent trois [facteurs] : un objet, un sens et une conscience, et l’objet rencontré est enregistré comme agréable, désagréable ou neutre. Cela est le lien du contact རེག་པའི་ཡན་ལག. En raison de cette rencontre, l’une des trois sensations, agréable, désagréable ou neutre, se manifeste et cela est le lien de la sensation ཚོར་བའི་ཡན་ལག . Ces quatre constituent les résultats projetés.
Une fois que la conscience a fini d’être conçue selon l’un des quatre modes de conception, le lien suivant est celui de la naissance སྐྱེ་བའི་ཡན་ལག. La maturation des jeunes agrégats de la naissance est le vieillissement, et l’abandon de ces agrégats est la mort ; cela correspond au lien de du vieillissement et de la mort རྒ་ཤིའི་ཡན་ལག. Les deux derniers liens constituent les résultats produits.
Si vous méditez correctement ainsi sur la manière dont vous passez d’un état fortuné à un état infortuné par le biais des douze liens interdépendants, votre méditation couvrira les points essentiels des étapes des deux chemins des individus de motivation inférieure སྐྱེས་བུ་ཆུང་ངུ་དང་ཐུན་མོང་བའི་ལམ། et médiane སྐྱེས་བུ་འབྲིང་དང་ཐུན་མོང་བའི་ལམ།. Le grand geshe Puchungwa enseignait l’entraînement de l’esprit sur la base des douze liens selon leur ordre de survenance རྟེན་འབྲེལ་ལུགས་འབྱུང་། puis selon l’ordre inverse རྟེན་འབྲེལ་ལུགས་ལྡོག. »


Il est ainsi possible de mettre en évidence, parmi eux, des liens projetants et projetés, producteurs et produits, qui permettent de mieux comprendre leur mécanisme et leur enchaînement sur plusieurs existences :

1-3. Les trois liens projetant འཕེན་པའི་ཡན་ལག་གསུམ།.
1. མ་རིག་པའི་ཡན་ལག avidyā/ Lien de l’ignorance.
2. འདུ་བྱེད་ཀྱི་ཡན་ལག saṃskāra/ Lien des formations, lien du karma introducteur.
Voir karma introducteur འཕེན་བྱེད་ཀྱི་ལས།.
3. རྣམ་ཤེས་ཀྱི་ཡན་ལག vijñāna/ Lien de la conscience.
4-7. Les quatre liens projetés འཕངས་པའི་ཡན་ལག་བཞི།.
4. མིང་གཟུགས་ཀྱི་ཡན་ལག nāma rupa/ Lien du nom et de la forme.
5. སྐྱེ་མཆེད་ཀྱི་ཡན་ལག āyatana/ Lien des sources de perception.
6. རེག་པའི་ཡན་ལག sparśa/ Lien du contact.
7. ཚོར་བའི་ཡན་ལག vedanā/ Lien des sensations.
8-10. Les trois liens producteurs འགྲུབ་པའི་ཡན་ལག་གསུམ།.
8. སྲེད་པའི་ཡན་ལག tṛṣṇā/ Lien de la soif.
9. ལེན་པའི་ཡན་ལག upādāna/ Lien de l’avidité.
10. སྲིད་པའི་ཡན་ལག bhava/ Lien du devenir.
11-12. Les deux liens produits གྲུབ་པའི་ཡན་ལག་གཉིས།.
11. སྐྱེ་བའི་ཡན་ལག jāti/ Lien de la naissance.
12. རྒ་ཤིའི་ཡན་ལག jarā maraṇa/ Le lien du vieillissement et de la mort.