དགེ་བའི་བཤེས་གཉེན། : Différence entre versions

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=== Maître spirituel, ami spirituel, ami de bien, guru ===
 
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Litt. ami <big><big>[[བཤེས་གཉེན། ]]</big></big> de vertu <big><big>[[དགེ་བ།]]</big></big>, ami vertueux. C’est le disciple qui choisit son maître <big><big>[[བཤེས་གཉེན།]]</big></big>. Et avant de se faire, il lui est conseillé de prendre le temps de l’observer, et notamment de vérifier s’il possède les dix <big><big>[[བཤེས་གཉེན་གྱི་མཚན་ཉིད་བཅུ།]]</big></big>, cinq <big><big>[[དགེ་བའི་བཤེས་གཉེན་གྱི་མཚན་ཉིད་ལྔ།]]</big></big> ou à défaut les trois caractéristiques, qui le rendraient qualifié. <br>
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Litt. ami <big><big>[[བཤེས་གཉེན།]]</big></big> de vertu <big><big>[[དགེ་བ།]]</big></big>, ami vertueux.<br><br>
Ces trois qualités minimales sont le fait d’accorder plus d’importance aux vies suivantes qu’à la vie actuelle ; considérer autrui plus important que lui-même ; être dépositaire des enseignements qu’il expose et avoir maintenu une relation pure avec ses maîtres. <br>
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Il suffit alors au disciple d’entendre cet enseignant exposé ne serait-ce qu’une stance avec la pensée de le suivre comme maître pour que le lien de maître à disciple soit établi. Sans cela, simplement écouter des enseignements d’un maître ne crée pas nécessairement un tel lien. <br>
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Dans le bouddhisme, la transmission de l'enseignement s'effectue de génération en génération depuis le Buddha, de maître à disciple. La relation d'un enseignant à son élève est donc au coeur même de cette transmission. Il existe '''différents types de maître''' selon l'enseignement ou le domaine étudié : par exemple des maîtres du hīnayāna <big><big>[[ཐེག་དམན།]]</big></big>, des maîtres du mahāyāna <big><big>[[ཐེག་པ་ཆེན་པོ།]]</big></big>, et plus particulièrement en son sein des maîtres des tantra <big><big>[[རྒྱུད།]]</big></big>, ou encore des maîtres qui confèrent l'un ou l'autre des huit voeux concourant à la libération individuelle <big><big>[[སོ་ཐར་རིགས་བརྒྱད།]]</big></big>. Chacun, pour constitué un '''enseignant qualifié''', doit posséder des qualités spécifiques au domaine considéré et qui sont décrites dans les textes canoniques.<br>
Une fois ce lien formé, il s’agit de le préserver et de le cultiver dans cette vie ainsi que toutes les suivantes, ce qui entraînera d’innombrables bienfaits, et notamment huit principaux <big><big>[[བཤེས་གཉེན་བསྟེན་པའི་ཕན་ཡོན་བརྒྱད།]]</big></big>, et permettra d’éviter les défauts de ne pas suivre de maître <big><big>[[བཤེས་གཉེན་མ་བསྟེན་པའི་ཉེས་དམིགས་བརྒྱད།]]</big></big> ou de se détourner de lui <big><big>[[བཤེས་གཉེན་བསྟེན་ཚུལ་ལོག་པའི་ཉེས་དམིགས་བརྒྱད།]]</big></big>. <br>
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S’en remettre à un maître présente deux dimensions : le suivre en pensée, et en action. <br>
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En pensée, il s’agit de cultiver à son égard foi <big><big>[[དད།]]</big></big> et vénération <big><big>[[གུས་པ།]]</big></big>. Cette foi, cette admiration, constitue la racine de la pratique. La vénération apparaît à mesure que l’on prend mieux conscience de la bonté du maître. <br>
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De manière générale, il est précisé que c’est au disciple que revient la responsabilité de '''choisir son maître''' <big><big>[[བཤེས་གཉེན།]]</big></big>. Avant d'effectuer un tel choix, il lui est conseillé de prendre le temps de l’observer et de vérifier s’il ou elle possède les qualités requises. Ainsi, dans le cadre du mahāyāna, un maître devrait présenter dix <big><big>[[བཤེས་གཉེན་གྱི་མཚན་ཉིད་བཅུ།]]</big></big>, cinq <big><big>[[དགེ་བའི་བཤེས་གཉེན་གྱི་མཚན་ཉིད་ལྔ།]]</big></big> ou au minimum trois caractéristiques décrites dans des traités fondamentaux comme le ''Mahāyānasūtrālaṃkāra'' <big><big>[[མདོ་སྡེ་རྒྱན།]]</big></big> ou ''Le Grand Traité des étapes de la voie vers l'Eveil'' <big><big>[[ལམ་རིམ་ཆེན་མོ།]]</big></big>. <br><br>
En action, il s’agit de lui offrir gains et possessions, de le respecter et le servir, et d’agir selon ses instructions. De ces trois, la manière suprême de le suivre en action consiste à mettre en pratique son enseignement. <br>
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Le disciple cultivera ainsi peu à peu neuf états d’esprit <big><big>[[དགེ་བའི་བཤེས་གཉེན་བསྟེན་པའི་སྐབས་ཀྱི་སེམས་དགུ]]</big></big>
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A titre d'illustration, ces trois qualités minimales sont le fait d’accorder plus d’importance aux vies suivantes qu’à la vie actuelle ; considérer autrui plus important que soi-même ; et être dépositaire des enseignements qu’il ou elle expose tout en ayant maintenu une relation pure avec ses maîtres. <br><br>
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Il suffit alors au disciple d’entendre cet enseignant exposé ne serait-ce qu’une stance avec la volonté de le suivre comme maître pour que '''le lien de maître à disciple''' soit établi. Il importe de savoir que sans cela, simplement écouter des enseignements d’un maître ne crée pas nécessairement un tel lien. Une fois ce lien formé, il s’agit de le préserver et de le cultiver dans cette vie ainsi que toutes les suivantes, ce qui entraînera d’innombrables bienfaits, et notamment huit principaux <big><big>[[བཤེས་གཉེན་བསྟེན་པའི་ཕན་ཡོན་བརྒྱད།]]</big></big>, et permettra d’éviter les défauts de ne pas suivre de maître <big><big>[[བཤེས་གཉེན་མ་བསྟེན་པའི་ཉེས་དམིགས་བརྒྱད།]]</big></big> ou de se détourner de lui <big><big>[[བཤེས་གཉེན་བསྟེན་ཚུལ་ལོག་པའི་ཉེས་དམིགས་བརྒྱད།]]</big></big>. <br><br>
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'''Suive un maître''' comporte deux dimensions : le suivre en pensée et en action. En pensée, il s’agit de cultiver à son égard de la foi <big><big>[[དད་པ།]]</big></big> et de la vénération <big><big>[[གུས་པ།]]</big></big>. Le disciple cultivera ainsi peu à peu vis-à-vis de ses maîtres neuf états d’esprit <big><big>[[དགེ་བའི་བཤེས་གཉེན་བསྟེན་པའི་སྐབས་ཀྱི་སེམས་དགུ]]</big></big>. Ceux-ci constituent la racine de la pratique. Suivre le maître en action peut prendre trois aspects : lui addresser des offrandes matérielles ; le respecter et le servir ; et agir selon ses instructions spirituelles. Il est précisé que, parmi ces trois, la manière suprême de le suivre en action est la troisième : la mise en pratique de son enseignement. En effet, le but des maîtres authentiques est d'aider leurs élèves à progresser vers l'Eveil et rien ne les réjouira plus que de les voir dissiper des imperfections et d'épanouir des qualités. C'est précisément dans cet optique qu'ils leur dispensent des instructions personnelles adaptées à leurs besoins. <br>
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Il est possible d'avoir plusieurs maîtres, même s'il est conseillé aux élèves qui débutent dans la pratique de commencer par en suivre un nombre restreint. Parmi l'ensemble de ces maîtres, il est coutume d'en considérer un ou une comme principal : il s'agit du '''maître racine''' <big><big>[[རྩ་བའི་བླ་མ།]]</big></big>.
 
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Version actuelle datée du 13 janvier 2023 à 17:55

kalyāṇamitra

Maître spirituel, ami spirituel, ami de bien, guru


Litt. ami བཤེས་གཉེན། de vertu དགེ་བ།, ami vertueux.

Dans le bouddhisme, la transmission de l'enseignement s'effectue de génération en génération depuis le Buddha, de maître à disciple. La relation d'un enseignant à son élève est donc au coeur même de cette transmission. Il existe différents types de maître selon l'enseignement ou le domaine étudié : par exemple des maîtres du hīnayāna ཐེག་དམན།, des maîtres du mahāyāna ཐེག་པ་ཆེན་པོ།, et plus particulièrement en son sein des maîtres des tantra རྒྱུད།, ou encore des maîtres qui confèrent l'un ou l'autre des huit voeux concourant à la libération individuelle སོ་ཐར་རིགས་བརྒྱད།. Chacun, pour constitué un enseignant qualifié, doit posséder des qualités spécifiques au domaine considéré et qui sont décrites dans les textes canoniques.

De manière générale, il est précisé que c’est au disciple que revient la responsabilité de choisir son maître བཤེས་གཉེན།. Avant d'effectuer un tel choix, il lui est conseillé de prendre le temps de l’observer et de vérifier s’il ou elle possède les qualités requises. Ainsi, dans le cadre du mahāyāna, un maître devrait présenter dix བཤེས་གཉེན་གྱི་མཚན་ཉིད་བཅུ།, cinq དགེ་བའི་བཤེས་གཉེན་གྱི་མཚན་ཉིད་ལྔ། ou au minimum trois caractéristiques décrites dans des traités fondamentaux comme le Mahāyānasūtrālaṃkāra མདོ་སྡེ་རྒྱན། ou Le Grand Traité des étapes de la voie vers l'Eveil ལམ་རིམ་ཆེན་མོ།.

A titre d'illustration, ces trois qualités minimales sont le fait d’accorder plus d’importance aux vies suivantes qu’à la vie actuelle ; considérer autrui plus important que soi-même ; et être dépositaire des enseignements qu’il ou elle expose tout en ayant maintenu une relation pure avec ses maîtres.

Il suffit alors au disciple d’entendre cet enseignant exposé ne serait-ce qu’une stance avec la volonté de le suivre comme maître pour que le lien de maître à disciple soit établi. Il importe de savoir que sans cela, simplement écouter des enseignements d’un maître ne crée pas nécessairement un tel lien. Une fois ce lien formé, il s’agit de le préserver et de le cultiver dans cette vie ainsi que toutes les suivantes, ce qui entraînera d’innombrables bienfaits, et notamment huit principaux བཤེས་གཉེན་བསྟེན་པའི་ཕན་ཡོན་བརྒྱད།, et permettra d’éviter les défauts de ne pas suivre de maître བཤེས་གཉེན་མ་བསྟེན་པའི་ཉེས་དམིགས་བརྒྱད། ou de se détourner de lui བཤེས་གཉེན་བསྟེན་ཚུལ་ལོག་པའི་ཉེས་དམིགས་བརྒྱད།.

Suive un maître comporte deux dimensions : le suivre en pensée et en action. En pensée, il s’agit de cultiver à son égard de la foi དད་པ། et de la vénération གུས་པ།. Le disciple cultivera ainsi peu à peu vis-à-vis de ses maîtres neuf états d’esprit དགེ་བའི་བཤེས་གཉེན་བསྟེན་པའི་སྐབས་ཀྱི་སེམས་དགུ. Ceux-ci constituent la racine de la pratique. Suivre le maître en action peut prendre trois aspects : lui addresser des offrandes matérielles ; le respecter et le servir ; et agir selon ses instructions spirituelles. Il est précisé que, parmi ces trois, la manière suprême de le suivre en action est la troisième : la mise en pratique de son enseignement. En effet, le but des maîtres authentiques est d'aider leurs élèves à progresser vers l'Eveil et rien ne les réjouira plus que de les voir dissiper des imperfections et d'épanouir des qualités. C'est précisément dans cet optique qu'ils leur dispensent des instructions personnelles adaptées à leurs besoins.

Il est possible d'avoir plusieurs maîtres, même s'il est conseillé aux élèves qui débutent dans la pratique de commencer par en suivre un nombre restreint. Parmi l'ensemble de ces maîtres, il est coutume d'en considérer un ou une comme principal : il s'agit du maître racine རྩ་བའི་བླ་མ།.