ལས་གསུམ།

Les trois types de karma, les classifications ternaires des karma

Il existe plusieurs classifications ternaires des karma ལས།. Dagpo Rinpoche les introduit ainsi dans Les Bases du bouddhisme :

A. Classification ternaire selon les implications :

1. དགེ་བའི་ལས། kusalakarma/ Karma vertueux.

Ses résultats sont nécessairement agréables, favorables.

2. མི་དགེ་བའི་ལས། akusalakarma/ karma non-vertueux.

Ses résultats sont nécessairement déplaisants, pénibles.

3. ལུང་མ་བསྟན་གྱི་ལས། Karma neutres.

Syn. karma intermédiaires བར་མའི་ལས།. Ses résultats ne sont ni plaisants, ni déplaisants.

Cette classification n’est pas établie selon des principes moraux mais selon les conséquences entraînées par les différents karma.

B. Classification ternaire selon la nature, ou les renaissances induites :

1. བསོད་ནམས་ཀྱི་ལས། puṇyakarma/ Mérites, karma favorables.

Karma introducteurs འཕེན་བྱེད་ཀྱི་ལས། à une renaissance favorable dans le monde du désir.

2. བསོད་ནམས་མ་ཡིན་པའི་ལས། apuṇyakarma/ Démérites, karma défavorables.

Karma introducteurs à une renaissance défavorable.

3. མི་གཡོ་བའི་ལས། acalakarma/ Karma stables, karma inchangeants.

Karma introducteurs à une renaissance dans le monde de la forme ou dans le monde sans forme.

C. Classification ternaire selon le moment de maturation :

1. མཐོང་ཆོས་མྱོང་འགྱུར་གྱི་ལས། dṛiṣṭadharmavedanīya karma/ Karma expérimenté dans cette vie.

2. སྐྱེས་ནས་མྱོང་འགྱུར་གྱི་ལས། upapadyavedanīya karma/ Karma expérimenté dans la vie suivante.

3. ལན་གྲངས་གཞན་ལ་མྱོང་འགྱུར་གྱི་ལས། uparaparyāyavedanīya karma / Karma expérimenté dans une vie ultérieure.

D. Classification ternaire retenue par les écoles vaibhāṣika བྱེ་བྲག་སྨྲ་བ། et prāsaṅgika ཐལ་འགྱུར་བ། :

1. ཤེས་པར་གྱུར་པའི་ལས། Karma qui relèvent de l’esprit.

2. ལྡན་མིན་འདུ་བྱེད་དུ་གྱུར་པའི་ལས། Karma qui relèvent des formations dissociées.

3. གཟུགས་སུ་གྱུར་པའི་ལས། Karma qui relèvent de la forme.

Il est possible de distinguer parmi eux :

i. རྣམ་པར་རིག་བྱེད་ཀྱི་གཟུགས། Les formes révélatrices de la pensée.

ii. རྣམ་པར་རིག་བྱེད་མ་ཡིན་པའི་གཟུགས། Les formes non révélatrices de la pensée.

Selon ces écoles, les karma qui relèvent de la forme sont soit des karma physiques, soit des karma oraux. Les gestes, expressions ou intonations qui reflètent l’état d’esprit de l’agent sont des formes révélatrices de la pensée, karma qui durent le temps de l’action. Mais, au même moment, se produisent en la personne des formes non révélatrices de la pensée qui, elles, subsistent tant que leur contraire n’est pas accompli.

Ainsi, lors de la prise d’un engagement, bon ou mauvais, les gestes effectués et les paroles prononcées constituent des formes révélatrices de la pensée, tandis que l’engagement lui-même constitue une forme non révélatrice de la pensée. Ce dernier karma perdure tant que l’individu ne prend pas une décision opposée.

E. Classification selon les trois portes སྒོ་གསུམ། :

1. ལུས་ཀྱི་ལས། Karma physiques.

2. ངག་གི་ལས། Karma oraux.

Selon les écoles sautrāntika མདོ་སྡེ་པ།, cittamātra སེམས་ཙམ་པ། et svātantrika རང་རྒྱུད་པ།, les karma physiques et oraux correspondent au facteur mental volition སེམས་པ། qui accompagne une action སྦྱོར་བ། physique ou orale – troisième des quatre étapes des voies karmiques་ ལས་ཀྱི་ལམ།.

Pour les vaibhāṣika བྱེ་བྲག་སྨྲ་བ། et prāsaṅgika ཐལ་འགྱུར་བ།, ils correspondent à des karma qui relèvent de la forme་ གཟུགས་སུ་གྱུར་པའི་ལས།.

3. ཡིད་ཀྱི་ལས། Karma mentaux.

Il s’agit de la volition qui accompagne une pensée quelle qu’elle soit. Ex. facteur mental volition qui accompagne la motivation, lors de la seconde des quatre étapes des voies karmiques ལས་ཀྱི་ལམ། – les pensées བསམ་པ།.

F. Classification ternaire selon leurs liens avec les vœux སྡོམ་པ། :

1. སྡོམ་པའི་ལས། Karma qui sont des vœux.

2. སྡོམ་མིན་གི་ལས། Karma qui ne sont pas des vœux.

3. བར་མའི་ལས། Karma intermédiaires.